La Tanzanie bloque X : lutte contre la pornographie ou “répression numérique” ?

Depuis le 20 mai, les Tanzaniens n’avaient plus accès au réseau social X. Le 4 juin, les autorités ont admis avoir bloqué la plateforme, invoquant son rôle dans la diffusion de contenus pornographiques. Certains y voient surtout, pour le gouvernement, une manière d’entraver la liberté d’expression, alors que le pays traverse une période de tensions politiques.
Les autorités tanzaniennes ont bloqué l’accès au réseau social X pour enrayer la diffusion de contenus pornographiques, notamment homosexuels. C’est du moins ce qu’a annoncé à la télévision locale, mercredi 4 juin, le ministre de l’Information, Jerry Silaa. “[Le ministre] a expliqué que la présence sur cette plateforme de contenus qui contreviennent aux règles juridiques et morales du pays avait nécessité une telle mesure”, écrit le journal The Citizen, installé à Dar Es-Salaam.
L’usage du réseau social Clubhouse et de la messagerie chiffrée Telegram a également été restreint.
Depuis le 20 mai, les Tanzaniens n’avaient plus accès à X. Le gouvernement n’avait pas communiqué sur le sujet, mais ce blocage s’est produit peu après le piratage de plusieurs comptes officiels ainsi que du compte YouTube de l’administration fiscale. Les sites avaient publié de fausses informations – annonçant par exemple la mort de la présidente, Samia Suluhu Hassan – et des contenus pornographiques.
Mais les justifications du gouvernement ne semblent pas convaincre tout le monde. Le quotidien kényan The Standard relaie par exemple la condamnation du Legal and Human Rights Centre (LHRC), qui dénonce “une forme de répression numérique”. Selon l’ONG tanzani
Courrier International